SCARLETT ♣ L'amour mon vieux c'est tout comme - Du bubble bubble gum.
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Scarlett Aberline YOUR PERSONAL SHRINK ☛ i'm in misery.
Messages : 882 Date d'inscription : 04/07/2008 Crédits : Birdie. Célébrité de l'avatar : Blake Lively. Statut : Pas besoin de mecs dans ce bas monde, à part de Christian Louboutin. Job : Student. Localisation : Greenwich village, Bleecker St w/ Heaven Connor. Citation du jour : I revealed too much too soon. I was emotionally slutty.
TAKE A BITE OF ME How sexy are you ? : (70/100) My fucking links: My "to do list":
Sujet: SCARLETT ♣ L'amour mon vieux c'est tout comme - Du bubble bubble gum. 01/04/10, 10:32 pm
scarlett christie ABERLINE; this is our resistance.
Salut toi. Je suis Scarlett Aberline et j'ai 25 ans. Je mène une vie paisible à New York, où je travaille en tant qu'étudiante. J'ai la nationalité américaine mais j'ai également des origines danoises. Né à NY, en 1985, j'ai toujours vécu dans la grosse pomme. Je suis actuellement célibataire. Et quant à mon orientation sexuelle, et bien, je suis hétéro. Je vis actuellement à Greenwich village, et ce, en colocation avec la meilleure fille de cette planète. De plus, j'appartiens au groupe des damn clever girls. See you later guys.
WHAT ABOUT MY TASTES ? le célèbre questionnaire de Proust, only for you!
♣ Ma vertu préférée;L'humilité. Je déteste toute personne qui se croit supérieure à la normale. Chacun à ses points forts, ses qualités. Certains mannequins à la chevelure blonde n'en ont pas (je ne citerai pas de nom) mais c'est une autre histoire. ♣ Le principal trait de mon caractère;L'inconstance.C'est vrai que c'est dur de se limiter à une seule personne...On dit qu'il faut varier les plaisirs. J'en conclue qu'il faut régulièrement changer de partenaire. On n'a qu'une vie, inutile de se la gâcher en restant auprès d'un vieux bedonnant que regarde le baseball tous les soirs en buvant de la guiness et en rotant. Merci mais j'ai d'autres ambitions. ♣ La qualité que je préfère chez les hommes;La constance. C'est mon égo qui veut ça, cherchez pas à comprendre. ♣ La qualité que je préfère chez les femmes;L'humour. Les gens qui ne font que se plaindre et pleurer sur leurs petites vies misérables m'exaspèrent. Malheureusement, vu la carrière qui m'attend, je risque d'entendre nombre de dépressifs. Au risque de le devenir également. Tel est le risque de la psychanalyse. ♣ Mon principal défaut;Mon impossibilité à faire des choix, mon excès de sensibilité. Je pleure très facilement, c'est vrai. Un clochard me fait pleurer. Un chien battu me fait fondre en larmes. La fin d'Autant en emporte le vent a également le don de me briser le moral pour nombre de jours, voire de semaines. Que voulez-vous, je m'identifie à cette petite bitch qu'est Scarlett. ♣ Ma principale qualité;Ma curiosité sans fin. J'ai toujours envie d'apprendre de nouvelles choses, que ce soit en matière de littérature, de science ou d'art. Sinon, je rajouterai -et cela n'a rien à voir- que je suis un super bon coup. Oups, pardon, en effet, ça n'avait rien à voir. Le pauvre Proust se retourne dans sa tombe, obviously. ♣ Ce que j'apprécie le plus chez mes amis;Leur compassion. J'aime qu'ils restent à me consoler pendant des heures quand je pleure pour une raison obscure. En plus, ils me supportent. Et rien que pour cela, on pourrait largement les canoniser. ♣ Mon occupation préférée;Faire la bringue. Je ne m'en lasse pas. Que ce soit en pleine semaine ou un Samedi soir, je suis toujours partante. Si en plus, de beaux mâles sont présents ainsi que du champagne millésimé, je risque de rester jusqu'au bout de la nuit. Qu'importent les études ! ♣ Mon rêve de bonheur;Je ne le dirai pas, de peur de le détruire. ♣ Quel serait mon plus grand malheur ?Perdre mes proches. C'est d'un niais, je vous l'accorde. Mais comment pourrait-on souhaiter le contraire ? Vivre seule au monde, sur son île déserte ? No way. On a besoin des autres pour avancer, les gars ! ♣ Mes auteurs favoris en prose;William Shakespeare, Johan August Strindberg, Alfred de Musset, Christopher Marlowe, Victor Hugo, Henry Miller, Samuel Beckett, James Joyce, Nathaniel Hawthorne, Francis Scott Fitzgerald, Jack London, Henry David Thoreau. J'ai des lectures assez hétéroclites. Mais le meilleur d'entre tous est assurément Shakespeare. ♣ Mes héros/héroïnes dans la fiction;Lady Macbeth. Ce personnage m'a toujours fascinée. Cette folie meurtrière, cette folie tout court. C'est une mine pour la psychanalyse, cette timbrée qui croit toujours avoir les mains pleines de sang. Sinon, j'ai une certaine fascination pour Lorenzaccio de la pièce éponyme. Son destin de dépravé qui veut venger le peuple de Florence, ça me bouleverse. Et Hamlet me fait aussi chialer plus qu'il ne le faudrait. ♣ Mes peintres préférés;Gustav Klimt, John Everett Millais, Frederic Lord Leighton, John William Waterhouse, Dante Gabriel Rossetti, William Holman Hunt, Edmund Blair Leighton. En gros, les préraphaélites et symbolistes sont mes peintres préférés. J'aime ces tableaux surchargés, ces femmes torturées, encore des mines psychanalytiques ! Par contre, l'art moderne me sort par les trous de nez. Le premier qui m'emmène au MoMA devant un Malevitch, je le brise en mille morceaux. ♣ Mes héros/héroïnes dans la vie réelle;Mon papa ! (réponse pathétique, j'assume) Il a tout pour lui cet homme-là. Non non, je n'ai pas fini mon complexe d'Oedipe. Ou d'Electre, si vous vous y connaissez un peu. ♣ Mes héros dans l'histoire;Freud. Le Grand, l'Unique. Certes, il était légèrement macho, s'il était encore de ce monde, je lui aurais probablement fait sa fête. Anyway, il a quand même inventé toute une science. ♣ Ce que je déteste le plus;L'indifférence. Ne pas être regardée, écoutée...Mettre des minijupes avec des stilettos, voilà un bon moyen de lutter contre l'indifférence générale. ♣ Comment j'aimerais mourir;Heureuse, et sans regrets. Enfin, j'espère toujours être un être exceptionnel qui ne va pas mourir et régner sur ce bas-monde pour le reste des temps. Laissez moi fantasmer. ♣ L'état présent de mon esprit;Agité. Je devrais arrêter de boire autant de café, et de fumer par la même occasion. ♣ La faute qui m'inspire le plus d'indulgence;La maladresse. Je ne suis pas la fille la plus adroite du monde, je pardonnerai toute personne qui me renversera son mojito dans le décolleté. Surtout si c'est une personne de sexe masculin, d'un mètre 80, s'appelant James Franco. ♣ Ma devise;'Quand la pensée veut être libre, le corps doit l'être aussi.' Lorenzaccio, Musset.
TELL ME ALL ABOUT YOU, THE 'REAL' YOU qui est derrière l'écran, on veut tout savoir
icon @ lj
♣ PRÉNOM/PSEUDO :Clairette. ♣ AGE :Seventeen. ♣ AVATAR UTILISÉ:BLAKE LIVELY. ♣ IMPRESSIONS SUR LE FORUM:Jdirais qu'il est FUCKING AMAZING. En toute humilité. ♣ PRÉSENCE SUR 7 JOURS:touuuus les jours mes petiots. ♣ MOT DE LA FIN:NEW YORK IS THE BEST PLACE IN THE WHOLE WORLD.
Dernière édition par Scarlett Aberline le 04/12/10, 02:19 am, édité 41 fois
Scarlett Aberline YOUR PERSONAL SHRINK ☛ i'm in misery.
Messages : 882 Date d'inscription : 04/07/2008 Crédits : Birdie. Célébrité de l'avatar : Blake Lively. Statut : Pas besoin de mecs dans ce bas monde, à part de Christian Louboutin. Job : Student. Localisation : Greenwich village, Bleecker St w/ Heaven Connor. Citation du jour : I revealed too much too soon. I was emotionally slutty.
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Sujet: Re: SCARLETT ♣ L'amour mon vieux c'est tout comme - Du bubble bubble gum. 30/07/10, 12:41 am
I'm the hero of this story, don't need to be saved...
Pour Heaven, j'écouterais du Justin Bieber, je casserais la gueule de Mike Tyson, j'apprendrais le Coréen, je sauterais de Brooklyn bridge, je regarderais MTV jusqu'à en crever, je renierais Paul Mccartney, je me promènerais nue sur Times Square, je dormirais devant chez Bloomingdale's avant les soldes (ah non, ça je l'ai déjà fait)...
Citation :
- Allo Maman ? - Tu es bien arrivée mon ange ? - Oui. J'y vais, j'ai mes cartons à ranger. - Tu es bien installée ? - Mamaaaan. Arrête. Je dois y aller. - Mon petit trésor, passe moi Heaven, j'ai envie d'avoir son avis sur l'appart. - Non, je ne te la passe pas. - Si passe la moi Scarlettine ! - Comment tu m'as appelé là ? Je t'ai déjà dit de ne plus jamais me surnommer comme ça. JE RACCROCHE MAMAN. - Non ! - Si. Vlan !
Voilà, pan. Je lui ai enfin raccroché au nez. Quelle emmerdeuse. Elle ne me laisse même pas profiter du premier jour dans mon nouvel appartement. En compagnie d'Heaven, ma meilleure amie. Voilà seulement 2 heures que nous sommes dans ce petit 3 pièces de Greenwich village. L'appart ne ressemble à rien pour l'instant, mais je suis sûre qu'on arrivera à en faire quelque chose de bien. Je m'engage à enfiler une vieille salopette pour repeindre le tout. Quand j'aurais un peu de temps. Nous n'avons qu'un meuble, au centre du salon. Un beau canapé de velours rouge, hors de prix que le père d'Heaven nous a acheté. Un amour cet homme ! Si on se fait subventionner par nos parents, on risque d'avoir un très bel appart, c'est moi qui vous le dit. Il va sérieusement falloir que je motive, afin d'installer les autres meubles. Etant donné que je viens de me faire une manucure, je vais attendre le retour d'Heaven. Voilà qui est sage. Dans un grand soupir, je m'afale sur le canapé moelleux. Une nouvelle vie va commencer, je le sens. Je reprends les cours à la FAC dans une semaine. Il va d'ailleurs falloir que je retrouve mes bouquins de psychologie. Vu le bordel actuel qu'est le salon, cela va être difficile. Mais que fait Heaven ? Je ne peux vraiment pas ranger cela toute seule, ce serait un peu suicidaire de ma part. Je laisse tomber mes manolos sur le plancher, somnolant, quand la porte d'entrée s'ouvre dans un grand fracas. J'entends la voix stridente d'Heaven qui déclare :
- Scarlett ! J'ai faim. - Tu veux que je te fasse à bouffer ? Mais tu rêves ?! - Mais non, viens, on va aller manger dans le quartier. - Oh non...j'ai la flemme Heaven. Laisse moi dormir. J'ai une de ces fatigue... - Hého, t'as rien foutu de la journée. - SI. J'ai soulevé le canapé. - Non, t'as rien soulevé, t'as juste porté un coussin. - Ok...peut être. - Allez viens, j'ai repéré un café sympa juste au coin. Et le serveur est canon, en plus.
Dans un bond, je me lève. L'association des mots "serveur" et "canon" me suffit largement. J'enfile de nouveau mes manolos, et serre Heaven dans mes bras, qui ne s'attendait pas à cet élan de tendresse :
- Je suis tellement contente d'emménager avec toi ! - Arrête, tu vas me faire chialer.
L'humour d'Heaven, c'est quelque chose. Je ferme la porte derrière nous, et nous descendons bien vite vers le fameux café. Dieu que j'ai envie d'un martini. Nous nous installons donc au bar, et j'observe ce décor insolite : le café est entièrement tapissé d'affiches de cinéma. J'aperçois Humphrey Bogart, Marilyn Monroe et même Cary Grant dans un coin. Voilà un lieu atypique. Je lève les yeux, cherchant le fameux serveur du regard. Mais, pas de beau gosse à l'horizon. Un vieux bedonnant assis à une table, un jeunot à lunettes fort peu discrètes en guise de barmaid...Rien de bien fameux. Je dis alors à Heaven :
- T'es une sacrée menteuse toi. Il n'existe pas ton serveur ! - C'était pour te faire venir ! - T'es vraiment méchante. Commande nous un martini va. Sinon je risque de te faire la gueule à VIE.
Heaven s'exécute, of course. Elle est fort serviable, comme fille. Et je lui rends bien. Enfin, quand je ne suis pas prise de flemme aigue. Passons. En quelques minutes, deux martinis bien frais nous sont servis. Je suis aux anges. Toute soirée commence bien quand un martini est de la partie ! Je porte le verre à mes lèvres. Il est délicieux. Je sens non seulement l'alcool couler dans ma gorge, mais aussi une toute autre chose, totalement abstraite. Ce martini a un goût d'indépendance. Mon indépendance. Je ne vis plus chez mes parents, je n'aurai plus à supporter ma mère poule, je n'aurai plus à rencontrer les amis incroyablement ennuyeux de mon père et j'en passe. Je vais enfin pouvoir profiter de mes années estudiantines. J'avale le martini d'un trait, puis dis à Heaven:
- Ma poule, je sens que vivre avec toi, ça va pas être triste ! - Je te retourne le compliment. Promets moi juste une chose... - Oui ? - Tu ne ruineras pas ton budget en martini et autres fantaisies ? - Mmh...impossible de te promettre ça. - Je plaisantais Scarlettine. - Putain, pourquoi tout le monde m'appelle Scarlettine. On dirait ma mère quand tu dis ça.
Heaven et moi, une grande histoire d'amitié. On se lance des piques, on s'engueule, on se traite de tous les noms, mais qu'est ce qu'on s'aime. Sauf quand elle ose m'appeler comme ça. Je lui fais la moue. Elle reste silencieuse. Oups, je crois que je l'ai vexé. Merde. Ce n'était pas dans mon intention. Alors que je tente de focaliser mon attention sur une mamie qui traverse la rue d'en face en compagnie de son yorkshire, j'entends une musique que je connais bien. Blue suede shoes, délicieuse chanson d'Elvis Presley. Je sens mon pied battre contre le sol. On ne résiste pas à l'appel du rock'n'roll. Je lève les yeux vers Heaven, et lui dis, dans un petit rire malicieux :
- Allez, Elvis nous appelle. - Euh...tu comptes quand même pas danser devant autant de gens ? - Arrête ton cinéma, il n'y a qu'un vieux libineux assis dans son coin. Come on girl !
Je lui prends la main (de force), et l'emmène dans le peu d'espace vide qu'a le bar. Nous commençons à danser le rock'n'roll. Je fais tourner Heaven sur elle même qui part dans un gros fou rire. Je m'en doutais bien. Viens le tour du twist. Voilà un pas de danse que je maitrise à fond. L'alcool aidant (ou pas), je m'écroule par terre dans mon si joli twist. Heaven est pliée en deux, moi je ris comme jamais. La voix d'Elvis se tait. Seuls nos rires résonnent dans le bar. Je regarde le serveur estomaqué et le vieux bedonnant qui n'en croit pas ses yeux. Une bonne soirée s'annonce ! Heaven me relève difficilement, et me dit alors :
- Je crois que le pauvre Elvis se retourne dans sa tombe ce soir.
C'est sur cette note d'humour que notre petite virée au bar s'achève. Depuis, le serveur nous connaît bien. Chaque fois qu'on franchit le pas de son petit café, il lance un tube de Presley. Heaven et moi avons pris l'habitude d'améliorer notre twist au son du génie du rock. Sauf que petite différence, maintenant, les autres clients dansent avec nous !
You know that I could use somebody, someone like you
L'amour est une illusion. Un rêve débile que nous autres, pauvres humains adoptons. On ose croire que l'être aimé nous rendra heureux, que tout sera plus facile. Que de bêtises. Le pire, en matière de relations amoureuses, c'est bien l'exemple que vous donnent vos parents. En général, ils passent leurs temps à se rémemorer du temps jadis, où ils étaient heureux, jeunes, et beaux. Que de fois on entend des phrases comme "Tu te rappelles, quand on s'est rencontrés...". Suite à ces remémorations ô combien niaises, de nouveaux rapports s'annoncent. "Où as-tu mis mes médicaments ?" déclare votre père déjà vieillissant, tandis que votre mère se plaint de sa ménopause. Devant de telles personnes, a t'on vraiment envie de connaître le mariage ? L'amour ? Je ne le pense pas. Très vite, enfant, on est dégoûtés de l'amour. Certes, les contes de fées vous font croire que vous rencontrerez votre prince charmant, votre Rhett Buttler, votre Roméo, votre Abélard. C'est dingue ce qu'on peut être naïfs. Méfiez vous de tout être de sexe masculin. Ils vont pourriront une existence en claquant des doigts.
J'avais 16 ans quand pour la première fois, j'ai réellement cru à l'amour. Au vrai amour, et non pas au flirt de base. Depuis, je ne peux faire qu'un seul constat : j'étais dans l'erreur. Ce type n'était pas pour moi. Je me suis laissée berner par un parfait salaud. Mais je le jure devant Dieu. Enfin non, je ne crois pas en Dieu. Je jure devant Nietzsche. Jamais, je dis bien jamais, je ne retomberai amoureuse. Ce mot est définitivement rayé de mon vocabulaire. A présent, je ne vais privilégier que la baise, la vraie. Pas question de s'attacher à des connards en puissance. Plutôt crever que de mêler des sentiments dans mes aventures futures. Il en va de ma santé mentale. Je suis mieux placée que quiconque pour dire que l'amour tue. Dans quelques années, passeront devant moi des écorchés vifs, détruits par de pseudo sentiments. Je suis une dégoûtée de l'amour. A vie. Rangez vos leçons de morales, vos réflexion métaphysiques à la con. Je me fiche de ce sentiment illusoire.
Ce fameux soir de Juillet 2001, j'avais 16 ans et je venais d'avoir mon bac. Je quittais peu à peu l'adolescence, les boutons, les poussées d'hormones, les cheveux gras et j'en passe. Enfin, j'allais m'émanciper, quitter mes parents et partir à l'aventure. Ce jour là, j'organisais une fête pour mon départ. La vie New Yorkaise, je la quittais pour de nombreuses années. J'allais à Washington, étudier la médecine. Mes parents n'avaient jamais vraiment compris pourquoi j'avais voulu changer d'air, partir à l'inconnu dans une ville purement administrative et il faut le dire, bien moins drôle que New York. La raison était simple, et pourtant, je ne leur ai jamais révélé pourquoi j'avais jeté mon dévolu sur cette ville. Je voulais travailler, me concentrer avec le plus de sérieux possible sur mes études. Cela aurait été tout bonnement impossible si j'étais restée à New York. Entre les nightclubs, les fêtes à répétition, je n'aurais probablement pas eu une minute pour réviser. Je devais réussir ces études. Il en allait de mon avenir. Mes parents avaient fondé de grands espoirs sur ma propre personne. Ils me voyaient en chirurgienne renommée. Alors, comme toujours, je sacrifiais mon bonheur pour leur faire plaisir. Quelle connerie c'était, d'être aussi altruiste. Depuis j'ai changé. La bonté a des limites. Inutile de trop faire plaisir à ceux qui vous entourent, surtout quand ils ne vous le rendent pas, à part en dédommagements à coup de cartes bleues. Passons. Donc, je fêtais mon départ. Évidemment, quitter New York me fendait le coeur. Dire au revoir à Central Park, aux pancakes du matin, aux soirées passées sur Times Square à m'émerveiller devant cet empire de la consommation...Néanmoins, je devais quitter la ville. Je savais que j'y reviendrais, tôt ou tard. Mon plan était tout tracé : j'étudierais à Washington d.c pendant au moins 6 bonnes années, puis je reviendrais à New York pour exercer mon métier - à l'époque je voulais devenir cardiologue. A croire que j'avais toujours eu une fascination pour les coeurs humains.
Ce soir là, j'étais fin prête à dire adieu à mes amis. Évidemment, cette perspective ne me réjouissait pas. Mais enfin, j'étais contente de changer d'air. Les invités arrivaient en masse, les bras chargés de cadeau. Émotive comme j'étais, je pleurais déjà au bout d'une dizaine de minutes. Quand mon boyfriend de l'époque, un certain Joshua fit son entrée, je continuais de sangloter comme une gamine de 3 ans. Parlons de ce Josh. Il était beau, intelligent, drôle. L'archétype parfait du parfait New Yorkais vivant dans un appart de l'Upper East Side avec ses parents parfaits et ses costards parfaits. Bref, le type même du prince charmant. Qu'est ce que j'ai pu être idiote en le croyant meilleur que les autres...Non seulement il était loin d'être parfait, mais il était en deçà de nombre d'hommes que j'ai rencontré par la suite. Sauf que, à l'époque, j'étais vraiment amoureuse de lui. Vous voyez, les papillons dans le ventre, les battements du coeur qui s'accélèrent à une vitesse vertigineuse, les mains moites...Oui, pas de doute, je l'aimais vraiment. Trop peut être. En fait, j'étais aveugle. Je ne voyais pas que j'avais à faire à un don juan, un casanova détestable, qui se servait clairement de moi. Qu'est ce qu'on peut être con, pathétique, niais, bigleux, ignorant, ennuyeux et ennuyant quand on aime. Ce soir là, j'étais peut être encore plus idiote que je ne l'ai jamais été. Dans des sourires niais au possible, je n'arrêtais pas de remercier ceux qui étaient venus, serrant mes amis dans mes bras en reniflant avec bien peu d'élégance. Joshua était là, et sa présence me fendait le coeur. Je savais que dès le lendemain, je lui dirai adieu. Après des paroles affligeantes de romantisme "Je ne t'oublierai jamais", ou encore "Je te porterai toujours dans mon coeur", j'étais obligée de le quitter pour aller parler avec tous les autres invités. Au fond de moi, j'étais toute chamboulée. Je ne voulais plus quitter New York. Pour oublier tout cela, je me servais un verre de scotch. Mes parents avaient leur réserve personnelle de whisky. Officiellement, personne ne devait y toucher ce soir là, mais qu'importe. Au bout de quelques gorgées, ma tête tournait déjà. Tant pis. Je finis mon verre, cul-sec. Habituellement, je ne buvais pas. Non seulement je n'avais pas l'âge, mais en plus je ne tenais pas l'alcool - depuis cela a bien changé. Aussitôt, nauséeuse, je me précipitai vers la salle de bain. Quand j'entrai, je vis Josh dans une position ô combien compromettante avec Katy - ma meilleure amie de l'époque. Ils s'embrassaient, et apparemment faisaient autre chose à laquelle je ne voulais surtout pas prêter attention. Je poussai un hurlement. Mon verre se brisa sur le sol. Les deux intéressés se retournèrent vers moi, affolés. En un quart de seconde, tout s'effondra. Mon petit ami n'était qu'un enfoiré. Appelons les choses comme elles sont. Je voulais être calme, ne pas montrer à quel point j'étais blessée, brisée, et tout ce qui s'en suit. Mais je ne le pouvais pas. Je leur hurlais ces paroles :
« Ca te dérange pas de baiser ma meilleure amie, connard ? ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE TOUS LES DEUX. Cassez vous, j'veux plus vous voir. »
Je n'avais pas fait dans la finesse, comme toujours. Faut dire que j'étais légèrement soûle. Finalement, encore un peu hébétée, je retournai au salon. Mon envie de vomir avait passé. Je ne me rendais pas encore bien compte de ce que mon petit ami venait de faire, si ce n'est m'humilier comme jamais. De nouveau, je fondis en larmes. Les invités pensaient que j'étais triste de partir. Au contraire, j'étais plus heureuse que jamais de quitter l'individu qui venait de me briser le coeur. Je me jurais intérieurement de ne jamais retomber amoureuse de qui que ce soit. J'aurais à présent un parfait contrôle de mes sentiments. A Washington, j'allais me consacrer enfin à mes études, et surtout ne plus me soucier de tous ses imbéciles qui réfléchissaient bien plus avec ce qu'ils avaient dans le pantalon qu'avec leurs neurones. L'Enfer, c'est les autres. Et particulièrement les hommes.
Car pour les pin-up, il faut des pick-up.
Livres dans les bras, je fais claquer mes manolos sur le sol. Putain, il est 18 heures et j'ai encore une putain d'heure de putain de théâtre. Oulala, ça fait beaucoup de putain. Mais c'est vrai quoi, après avoir parler de Freud et de son surmoi pendant 3 heures, je n'ai plus envie de rien. Ah si, d'un bon bain chaud, de bougies, et d'un petit tube d'Elvis. Mais non, le sort s'acharne. Je dois aller à ce foutu cours. Où Clyde va encore m'emmerder. J'arrive dans l'amphi, et je vois Mark, le prof de théâtre. Un sacré sex symbol. Si ça n'en tenait qu'à moi, j'le plaquerais contre le mur, tout de suite. Sauf que il y a du monde, et que je crois pas qu'il va se taper une étudiante. Bref, je fais un petit signe à Clyde, qui est, comme toujours occupé à draguer une des nombreuses poufiasses à forte poitrine du cours. Moi, je m'installe au premier rang, plante mon regard dans celui de la bombe qui me sert de prof. Faut dire que ce dont j'ai besoin right now, c'est d'une bonne partie de jambes en l'air. Il y a peu de candidat, je vais donc me rabattre, si j'ose dire, sur Monsieur Hunt. Bref, de mes yeux de biche, je bats des cils, le regardant avec insistance. Il remarque rien. J'entends le rire pervers au possible de Clyde, je me retourne et je lui beugle dessus: « Keaton, ferme la ! ». Et merde, le prof m'a entendue. Voilà, je suis grillée. Il me foudroie du regard. Je me fais toute petite. Je baisse les yeux au sol. J'entends encore le rire de l'autre emmerdeur. Mais cette fois-ci, je ne peux plus rien faire. J'écoute le blabla du prof, quand il m'appelle. Je le sens mal. Je me lève d'un bond, et je vais vers le prof. « Vous viendrez me voir à la fin du cours. J'aimerai bien vous parler de votre comportement Scarlett. » Telle une petite fille prise en train de faire une bêtise, je baisse les yeux. Il me prend pour une gamine, et ça m'énerve. J'ai 25 piges, moi. Je n'ai pas envie de me faire rabaisser par un prof. Mais devant tant de monde, j'évite de pousser une gueulante. Je me contente de retourner à ma place, et de rêvasser. La fin du cours arrivant, je vois tous les étudiants partir. J'ai envie qu'ils restent. Revenez ! Je ne veux pas être seule avec lui. Il me dit « Venez dans mon bureau. » Ouuuuuh il va m'assassiner. Mamaaan. Finalement, nous nous dirigeons vers son bureau. On entre, et à ma grande surprise, l'endroit est tapissé d'affiches rappelant Shakespeare, Brecht et Beckett. Et ben, ce type là aime vraiment le théâtre. Monsieur Hunt me regarde, et je sens qu'il va me gueuler dessus. Ok, j'ai peut être dérangé son fichu cours une fois, et alors ? Je regarde toujours mes pieds, quand il me dit : « Alors, vous ne parlez plus là ? » Je relève les yeux. C'est une torture. « Que voulez vous que je vous dise ? J'ai pas le temps pour ces gamineries. J'ai 25 ans, Monsieur Hunt. Vos petites remarques, j'en ai rien à foutre. J'en ai plus rien à foutre de votre cours. Bybye. » Voilà, j'ai parlé un peu près comme je peux parler à Clyde. J'ai été bien vulgaire dans mes propos, et tant pis. Je vais quitter ce fichu cours, et comme ça, tout sera réglé. Le doyen de Columbia m'aura dans son bureau demain, je vais me faire remonter les bretelles. Mais, je ne risque rien. Je suis leur petite fierté. Je suis en thèse de psychologie, je réussis chaque examen avec brio, et en plus, mon père file des pépètes à l'université. Alors, ils peuvent aller se faire voir. Alors que je m'apprête à partir, Monsieur Hunt me retient. Par le bras. Il me l'attrape violemment. Oulala, c'est bon, il va m'assassiner avec son buste de Shakespeare. Je suis à deux doigts de crier " AU SECOURS " quand il me dit d'un ton mielleux « Mademoiselle Aberline, vous ne devriez pas mettre des jupes aussi courtes...Ca attire les regards. Même ceux des vieux comme moi. » Je lui fais les gros yeux. Mais c'est qu'il me drague ! Toute étonnée, je ne sais plus sur quel pied danser. Pourquoi m'engueuler et ensuite me faire les yeux doux ? « J'mets ça pour faire parler les gros machos comme vous. » Il me regarde, et je me sens légèrement mal à l'aise. Je ne comprends pas son comportement. M'engueuler comme ça...Et puis, je comprends tout. Ce n'était qu'une stratégie. Pour me faire venir dans son bureau. Oh, le salaud. Ainsi, Monsieur se tape des étudiantes. Mais, je ne vais pas me faire avoir. Je hausse les sourcils, l'air incrédule. « C'est ça, votre petite stratégie minable ? Je suis pas si bête. Je ne vais pas me faire avoir. » Il replace une de mes mèches derrière mon oreille. Son visage est incroyablement proche du mien. Putain. Voilà, je vais craquer. J'ai mes principes, j'ai mon orgueil, et je ne veux pas céder. Mais, malheureusement, j'ai du mal à résister. De toutes mes forces, j'essaie de penser à autre chose. A un truc triste. Aux morts dans le monde. A la faim en Afrique. A la guerre en Irak. Mais impossible de ne pas penser à l'irrésistible envie de me jeter sur mon professeur. Je me détourne, je me balade un peu dans le bureau. Je regarde tout cet amas de bouquin, d'affiches, de pièces de théâtre que jamais nous n'allons jouer. Je m'assois sur le bureau, m'appuie dessus. En balançant les jambes, je dis à ce cher Monsieur Hunt « Vous savez quoi ? J'ai toujours rêvé de faire ça sur un bureau. Sur du Shakespeare, en plus. C'est romantique. D'où il est actuellement, j'suis sûre qu'il en est tout émoustillé, le vioc'. » Hunt rit, et je le rejoins dans son petit rire. Bon, qu'est ce qu'il attend ? Peut être qu'il n'ose pas, après mon agressivité de tout à l'heure. Je descends du bureau, et je vais fermer la porte à clé. Je ferme même le petit store sur la mini-fenêtre incrustée dans la porte. Et puis, je reviens vers lui. Il me regarde toujours, un peu surpris sûrement par le retournement de la situation. Ne le quittant pas des yeux, je baisse ma jupe. Elle glisse par terre, je la prends dans ma main, je la donne à Hunt et là, d'un regard de défi, je lui dis : « Tenez, ça vous fera un souvenir. » Et là, il pose la jupe sur une étagère. Il va s'endormir avec tous les soirs, si ça se trouve. Il pose sa main sur ma hanche droite, puis la descend sur ma petite culotte de dentelle noire. « Je peux aussi la garder en souvenir ? » J'en ai ras le bol de ce suspense. Je veux m'envoyer en l'air, là, tout de suite. Sur le bureau. Sur du Shakespeare. Alors, je baisse ma culotte, je la donne à Hunt, et lui dis : « Voilà. Enfin, y'a pas que de ça dont vous allez vous souvenir. » Aguicheuse ? non pas du tout. Je suis à moitié nue. Dans le bureau d'un prof. Et c'est alors que je me dis que je me suis fichue dans une sacrée galère. As usual.
Dernière édition par Scarlett Aberline le 04/12/10, 05:20 pm, édité 56 fois
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Messages : 882 Date d'inscription : 04/07/2008 Crédits : Birdie. Célébrité de l'avatar : Blake Lively. Statut : Pas besoin de mecs dans ce bas monde, à part de Christian Louboutin. Job : Student. Localisation : Greenwich village, Bleecker St w/ Heaven Connor. Citation du jour : I revealed too much too soon. I was emotionally slutty.
TAKE A BITE OF ME How sexy are you ? : (70/100) My fucking links: My "to do list":
Sujet: Re: SCARLETT ♣ L'amour mon vieux c'est tout comme - Du bubble bubble gum. 30/07/10, 01:09 pm
If you could only see the beast you've made of me...
Clyde a une petite amie Et son nom c'est pas Bonnie.
Une soirée peut très bien finir, ou commencer. Celle là a mal commencé, et pas bien fini non plus.
Ce soir là, j'étais affalée sur mon lit, à me faire les ongles quand mon blackberry vibra. Qui pouvait être l'emmerdeur qui osait me déranger en pleine séance de manucure ? A contre-coeur, je saisis le téléphone. C'était Clyde. Qu'est ce qu'il pouvait bien vouloir ? M'emmerder, assurément. « Allo...Clyde. Qu'est ce que tu me veux ?» J'étais comme toujours très gentille à son égard. « On se voit ce soir ?» Je fronçais les sourcils. Pourquoi voulait-il me voir ? On s'était déjà vus la veille. Il m'avait longuement parlé de sa pétasse de mannequin alias Jill, la fille qu'il sautait par intermittence. Comme si ça m'intéressait. Mais en bonne poire que j'étais, je l'avais laissé parler. Ca ne se reproduirait plus. Je lui dis alors : « Oulala, t'es louche toi. Tu veux m'emmener au Plazza et me demander en mariage ? C'est gentil mais je te le dis direct, j'veux pas. » J'entendis son rire au bout du fil. Je ris à mon tour. « T'inquiète j'veux pas non plus. Non, c'est juste que ce soir, je me sens seul. » Un peu étonnée par ce qu'il disait, je fronçais de nouveau les sourcils. Clyde, seul ? Il devait avoir un sérieux problème. « T'es tellement seul que tu m'appelles moi. Tu dois être vraiment désespéré. Bon, on s'voit où ? M'emmène pas dans un bar tchèque glauque s'il te plaît. J'aimerai revenir vivante. » C'est vrai quoi, il avait toujours des plans foireux cet homme là. « Un petit billard, au Fat Cat, ça te dit ? Je vais te battre évidemment, mais bon, viens quand même ! » me proposa t-il. Un billard...il avait toujours des idées saugrenues. Mais finalement, j'acceptais. « Ahah très drôle. A toute à l'heure alors. Sois pas en retard ! » Je raccrochais, et regardais le piteux état de mes ongles. Voilà, même au bout du fil, Clyde réussissait à tout foirer. Je me demandais parfois comme il faisait. Je me levais alors d'un bond, et sortais en hâte de ma chambre, pour aller trouver Heaven. Elle était en train de regarder un talk show à la télé. Dis donc, c'est qu'on se cultive ici. Je m'installais sur le canapé à ses côtés. « Heaven, m'attend pas pour le dîner, j'vois Clyde ce soir. » J'essayais de faire passer comme une lettre à la poste, mais ça ne risquait pas de marcher. Un peu étonnée, elle dit : « Madame a un rencard. Dis donc ! ». Je haussais les sourcils...Voilà qu'elle commençait à me taquiner sur LE sujet tabou par excellence, à savoir ma relation assez spéciale avec Clyde. Je détournais mon regard, fixais le plafond, et dis : « Mais non, arrête de faire la gamine. C'est juste une soirée entre...amis. » J'avais légèrement hésité sur le mot "ami". Je devenais facilement irritable quand on me taquinait sur le sujet. Disons que je ne savais pas bien comment qualifier ma relation avec Clyde. Je n'arrivais même pas à mettre un mot sur mes sentiments. Quoi qu'il en soit, j'avais légèrement mal parlé à Heaven. Je posais ma tête sur son épaule, et dis : « Excuse moi. Tu viens m'aider à choisir ma tenue ? » Elle ne répondit pas. Voilà, elle faisait la gueule. J'avais pas toute ma soirée devant moi, alors je quittais le canapé, sous le regard atérré de mon amie. Tant pis, je ferais mes plates excuses en revenant. Une fois dans ma chambre, je me dirigeais vers la penderie. Avec Heaven, nous l'avions installé il y a quelques mois. C'était assez spacieux. Chacune avait une partie de la penderie. Je me postais devant mes robes de soirée. La noire...trop sexy. J'voulais pas écoper des réflexions débiles de Clyde. La rouge ? Trop glamour. On allait jouer au billard quand même, on allait pas au Waldorf. J'enfilai finalement une robe en liberty, assez courte, cintrée au niveau de la taille et un tout petit peu décolletée. Voilà, j'étais pas trop mal comme ça. Je mettais à mes pieds mes Marc Jacobs beige vernies. Mamma mia, qu'elles étaient belles. Le genre de chaussure qui vous sublime. Non je suis pas du tout fanatique des chaussures. Bref, je me regardais dans le miroir, assez satisfaite de moi-même. Deux minutes avant cela je ressemblais à une loque, maintenant j'étais une bombe atomique. Ou presque.
Une fois maquillée, coiffée et tout le toutim, je prends mon sac et claque la porte derrière moi. Je reste un instant sur le palier, les yeux fermés. Putain, j'aurais jamais dû parler comme ça à Heaven. Je peux pas m'empêcher d'être agressive parfois. C'est plus fort que moi. Une fois en bas de l'immeuble, je me dirige vers le Fat Cat. C'est pas loin de chez moi. C'est l'avantage d'habiter Greenwich Village, on a tout à proximité. En deux minutes, j'suis au Fat Cat. Un club de jazz se produit. Je m'installe dans un des canapés de cuir, attendant qu'on m'apporte un Cosmo. Je regarde ma montre, l'air exaspéré. Voilà, il est en retard. Ca fait bien 40 minutes qu'on s'est appelés. Alors que mon énervement est à son comble, je le vois arriver. Accompagné. De Jill. Je vais avoir une attaque, mon dieu. Qu'est ce que cette pétasse vient faire ici ? Je me lève d'un bond, et furibonde, me jette presque sur eux. « Salut Jill...Excuse moi, mais je t'emprunte Clyde. » Je le tire par le bras, pour pouvoir lui parler tranquillement sans sa blondasse. Furieuse, je le regarde. Il a l'air essouflé, il est à moitié décoiffé, et il sent...bizarre. Un peu comme un parfum de femme. Je comprends tout. L'enfoiré. « C'est pas possible...Tu viens de te la taper ! Putain, j'en étais sûre. » Il me regarde avec son petit sourire de pervers habituel. « Je l'ai croisée en chemin. On s'est sautés dessus, point barre. T'énerve pas. Elle va pas rester. Elle a du boulot demain. Allez Scarlett, souris, va. » Je le regarde, un peu choquée par ce qu'il dit. Il l'admet en plus, le goujat. Il sait bien que ça me rend folle de le voir avec elle. « Excuse moi mais si montrer son cul c'est un boulot, on serait tous mannequins. Et non, je souris pas, il n'y a pas de quoi sourire. Je fais des efforts surhumains pour venir, j'abandonne ma meilleure amie pour voir ta tronche de cake, et t'amènes Jill. Sérieux, Clyde, t'exagères. J'veux bien être gentille mais il y a des limites. J'me casse. » Il me regarde, un peu surpris. Ce qui m'énerve chez lui, c'est qu'il se fout de tout. Soit c'est un demeuré qui n'a pas compris que Jill m'énervait, soit il veut me rendre jalouse. La seconde possibilité est la bonne, je crois. Mais, malheureusement je ne peux pas lui en vouloir trop longtemps. Car après tout, j'avais vraiment envie de passer cette soirée avec lui. Et puis, je vois son regard de chien battu. Ses yeux noisettes. Ok, je vais céder. « Bon, je reste. Mais tu vires Jill. S'il te plaît. Elle m'exaspère. » Il me dit : « Tu devrais apprendre à la connaître. Tu lui as jamais parlé. Je sais que t'es jalouse, mais quand même, fais un effort.. » Je hausse le ton : « Moi...JALOUSE ? Mais tu rêves. J'en ai rien à faire de cette fille. Rien. » Avec son petit sourire en coin habituel, il me dit : « T'as pas l'air de t'en foutre. Vu comment tu t'énerves. » Voilà, il a raison, en plus. Je déteste ça. J'humecte mes lèvres, et finalement, je vais vers Jill, restée à quelques mètres de là. J'attrape au passage le cosmo que me passe le serveur. Arrivée devant Jill, je l'avale d'un trait. Ah, voilà qui est mieux. Je la regarde avec dédain pour finalement dire: « Alors Jill, c'était bien ta petite baise avec Clyde ? » Oups, elle fait une de ces tronches. Je hausse les sourcils, un sourire aux lèvres. Clyde assiste impuissant à la scène. Jill dit de sa petite voix qui m'exaspère : « Je vois pas de quoi tu parles..» Je soupire. D'accord, elle veut jouer à ce petit jeu là. Alors que je m'apprête à sortir une méchanceté, Clyde m'attrape violemment par le bras. Ouille. « T'arrête ton cirque maintenant. Tu nous fais honte. Tu hurles depuis tout à l'heure, tout le monde nous regarde putain ! Et...arrête de boire. » Il me fait la leçon maintenant, en plus. Il est gonflé. Mais au fond, il a raison. C'est bien le pire. Je pousse un grand soupir. Je fais un demi tour, me dirige vers le bar pour poser mon verre. Je file un billet au barmaid. Après, je reviens vers eux. J'essaie de prendre le ton le plus neutre possible, mais je sens ma voix trembler. « Merci pour cette super soirée Clyde. La prochaine fois, inutile de m'appeler. T'as Jill sous la main, j'te rappelle. » Et je tourne les talons. Voilà, je sors. Une fois dehors, je me sens particulièrement mal. J'ai presque envie de rerentrer et de m'excuser. Mais au fond, je suis énervée contre Clyde. Et contre moi-même.
En une dizaine de minutes, je suis chez moi. Heaven est en train de bosser. Je me sens terriblement mal. Je l'ai abandonnée pour aller voir Clyde, cet enfoiré qui vient de me briser le coeur. Le regard fixant le sol, je m'approche d'elle. Elle ne dit rien. J'ai les larmes aux yeux. Je fais toujours tout foirer. Et ma Heaven, c'est bien l'unique personne qui compte vraiment dans ma vie. Je n'ai pas envie de faire foirer notre amitié pour ce pseudo rendez vous pourri. Je lui dis « Excuse moi Heaven. J'étais stupide. J'aurai pas dû te parler comme ça. T'façon, cette soirée était nulle. Je le déteste Heaven. Je le HAIS. » Un petit sourire apparaît sur son visage, et c'est là qu'elle me dit : « Tu ne le hais pas Scarlett. Tu l'aimes. C'est gros comme une maison. » Quand je l'entendis dire cette phrase, je suis au bord de la crise cardiaque. Le pire, c'est qu'elle a sûrement raison. Début des problèmes.
« La psychanalyse s'arrête quand le patient est ruiné. » Jung.
Avez vous déjà été chez le psy ? C'est digne du paranormal. Lors de ma première séance, j'avais tout juste fini mes années de médecine, m'embarquant dans la psychanalyse pour nombre d'années. Pour moi, tous les psys étaient de beaux trentenaires à la barbe naissante, aux yeux turquoises, connaissant Freud by heart. Ma pauvre Scarlett, que de naiveté. Ce jour là, je me rendais donc dans ce fameux cabinet de l'Upper West Side, qu'un prof m'avait conseillé. Dans le cadre de mes études, je devais et je dois toujours, suivre une thérapie avec un psychanalyste, pour régler tous mes problèmes avant de m'attaquer à ceux des autres. Cette théorie me faisait bien rire. Comme si les psys n'avaient aucun soucis...Toute émoustillée par cette séance, j'étais persuadée de rencontrer un clone d'Alain Delon (version jeune) qui allait me faire passer sur le divan et plus si affinités. Je sonne à la porte. J'attends deux bonnes minutes, quand une petite mémé m'ouvre la porte. NON, CE N'ÉTAIT PAS DANS LE CONTRAT CA. Mamie Nova, en psychanalyste ? Hell, no. Ahurie, la bouche en O, j'attends qu'elle parle. Ouf, c'est la secrétaire. J'ai un peu peur qu'elle meurt subitement sur le palier, alors j'entre dans le cabinet. Chic, propre, de bon goût comme je m'y attendais. Je me dirige donc vers la salle d'attente, cherchant un magazine féminin débile à souhait histoire d'évacuer mon stress. L'idée que quelqu'un sonde mes pensées me terrifie. Ce n'est pas que j'ai des secrets, mais enfin...Ok, j'en ai. Comme le commun des mortels. Je me plonge dans un article ô combien culturel sur Lindsay Lohan quand l'infirmière d'au moins 75 ans vient me chercher - ce que je peux détester les vieux! Elle me guide vers le fameux bureau. Tadaaaam. Elle ouvre la porte. Roulements de tambour. Le psy est là. Il est...vieux. Quand je vous dis vieux, c'est qu'il a au moins 50 balais. Papa, sors de ce corps bon sang. Le pire, c'est qu'il ressemble vraiment à mon père. C'est d'un glauque. Un petit sourire crispé aux lèvres, je m'avance et arrive à balbutier les paroles suivantes : « Bonjour Monsieur Keller ! » Il m'invite à m'installer sur le divan. Un splendide divan de velours bordeaux. Je suis tellement troublée par ce sosie de mon père, que je ne le regarde même plus. Je fixe le plafond. C'est alors qu'il commence la séance. « Mademoiselle Aberline...C'est votre première séance chez un psychanalyste ? Inutile de me répondre, je le sens. Vous êtes tendue. Cessez de vous ronger les ongles. Et ce plafond n'a rien de si extraordinaire. Je vous sens mal à l'aise. Relaxez vous. Je ne suis pas si terrible qu'il n'y paraît. Commençons donc la séance. Vous n'êtes pas sans savoir que l'enfance est un stade important. Parlez moi de la votre...» C'est que ce psy est...étrange. Perplexe, je me ronge les ongles, cherchant à préparer un petit speech. Mon enfance...Vague question. Dois-je vraiment révéler cette fameuse soirée où j'avais volé la trousse à maquillage de ma cousine ? Ou la fois où j'avais noyé une bague de ma mère dans les W.C ? Face à tant de révélations capitales, je finis par arrêter de détruire mes ongles manucurés. Ce n'était pas le bon moment pour ruiner ces petites merveilles réalisés pour $10 à Chinatown. Alors, prenant mon courage à deux mains, je déclare, tentant de cacher ma gêne, ainsi que la troublante ressemblance du psy avec mon vioc' : « Je la décrirais comme...heureuse. Je n'ai pas eu de traumatisme particulier. Je suis fille unique, alors évidemment, j'ai toujours été très gâtée. Mes parents ont été absolument géniaux. Pas une dispute devant moi, pas une insulte. Rien. Je garde de très bons souvenirs de ma petite enfance. J'ai grandit dans un monde fortuné, mes parents claquaient des centaines de dollars pour mes anniversaires. Je n'ai pas eu de petit frère ou de petite soeur qui aurait potentiellement pu m'embêter. J'avais des relations "normales" avec mes parents. Certes, il y a eu des périodes de crises, comme dans toute famille en somme. J'étais particulièrement proche de mon père qui était un véritable mentor pour moi. Médecin brillant, distingué, raffiné. J'ai grandit dans son ombre, c'est évident. J'ai voulu l'égaler, je n'ai pas réussi. Je pense que la psychanalyse n'a jamais été son truc. Il ne considérait pas vraiment cela comme une science. Plutôt comme les conneries d'une fille fantasque comme moi. Il méprisait Freud. Il aurait préféré que je devienne une grande chirurgienne. Cela dit, j'aime mon père plus que tout. Ne croyez pas que j'ai une quelconque rancoeur contre lui. Il a toujours été mon modèle, il m'a transmis tant de choses. Je sais bien que je l'ai déçu. Mais je suis prête à y remédier. Voir la déception dans ses yeux, c'est bien la pire chose qui soit. » Je m'arrête, émue par tout ce que je viens de dire. Je sens une petite boule dans ma gorge. Parler de mon père m'émeut toujours. Après tout, je ne parle que très peu de lui avec mon entourage. Je bloque. C'est la première fois que je détaille autant ma relation avec mon père. J'ai les larmes aux yeux. Mon dieu, je suis pathétique. Mon premier rendez vous chez le psy...et je chiale comme une idiote. Le psy se lève, un peu affolé de me voir comme cela. Comme si c'était la première fois que quelqu'un s'effondrait sur son divan...Je sèche mes larmes et déclare : « Excusez moi...Je...je ne parle jamais de cela. C'est à ça que vous servez, hein ? Écouter des conneries de gens qui ne pensent qu'à leur gueule...Finalement, je ne sais pas si j'ai bien fait de me lancer dans la psychanalyse. Il y a beaucoup de gens qui pleurent comme des mauviettes, comme ça, devant vous, tous les jours ? Pitié, dites moi que non ! » Un petit sourire éclaire son visage. Il se rassied et dit : « Oui, ça arrive souvent. Soit le patient a une crise d'hystérie, soit il tombe amoureux de moi. Phénomène de transfert, vous le savez je suppose. Je ne sais pas laquelle vous adopterez. En tout cas, Mademoiselle Aberline, je vous remercie de votre franchise. Pour l'instant, je vois seulement à quel point vous aimez votre père. Je ne vous ferais pas la leçon quant à ce complexe. Oedipe, Electre, c'est du pareil au même. Néanmoins, il serait temps de vous détacher de vos parents. En tant que future psychanalyste, vous ne pouvez résolument pas avoir de telles faiblesses. Avant de se lancer dans ce métier, nous avons tous des problèmes, des complexes, des pulsions que nous n'avons pas su réprimer. Il faut s'en débarrasser. Je vais vous aider. N'ayez pas peur. » On ne m'a rarement parlé aussi gentiment. Je suis encore plus émue, du coup. Non Scarlett, calme toi. Alors, je lui dis : « Merci Monsieur Keller. Arrêtez d'être aussi gentil, sinon je vais encore fondre en larmes. Vous allez le découvrir, je suis du genre...émotive. » Je n'aurai jamais cru tomber sur un psy aussi adorable. Pourtant, il n'avait pas l'air du genre commode, au premier abord. D'un sourire atrocement niais - comme toujours quand je suis émue -, je me lève, et jette un regard autour de moi. « Par contre, l'absence d'une photo de Freud au dessus de votre bureau m'indigne au plus haut point. » Ainsi se finit notre premier entretien. Depuis, je me rends toutes les semaines chez ce cher monsieur Keller. Et il m'a écoutée. Au dessus de son bureau trône une grande photo du maître de la psychanalyse. Depuis, dès que je m'allonge sur le divan, j'ai l'impression que Freud veille sur moi. Je n'aurai pas pu espérer mieux. Mon psy est extra. S'il n'avait pas 50 ans, je l'aurai sûrement épousé, et j'aurai déjà une bande de marmots à l'heure actuelle. Actuellement, je me contente de l'aduler autant que j'ai pu aduler mon père par le passé. God save my amazing shrink !
SCARLETT ♣ L'amour mon vieux c'est tout comme - Du bubble bubble gum.
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